21 janvier au 1er février
2013
Plage de Taghazoute près d'Agadir |
On nous l'avait promis et
c'est arrivé... il fait définitivement plus chaud à partir
d'Agadir, 220C-250C. D'ailleurs Agadir se
targue de jouir de 300 jours d'ensoleillement par année. Pas
surprenant d'y retrouver une importante concentration de retraités
en quête de chaleur et de plage. Les terrains de camping sont
immenses et bondés; les gens s'y installent pour plusieurs mois.
Entièrement reconstruite
en béton en 1960 après un séisme dévastateur (18 000 morts, la
moitié de la population), Agadir n'a pas de vraiment de charme en
soi. Elle fut fondée au 15e siècle par des marchands portugais afin
de développer les échanges avec les caravanes sahariennes. Son port
qui, au 16e siècle, fut prospère grâce à ce commerce mais aussi
grâce à l'exportation du sucre, du coton et du salpêtre, contribue
largement aujourd'hui à faire du Maroc le premier exportateur
mondial de sardines en boîtes. Elle est aussi la première station
balnéaire du pays et sa luxueuse marina indique la volonté de
privilégier le haut de gamme. D'ailleurs tous les grands noms
hôteliers s'alignent le long du grand boulevard Mohammed V.
Beaux fruits et légumes au souk |
Nous avions choisi un
petit camping à Taghazoute en retrait de la ville sur une
hauteur qui nous offrait une belle vue sur la mer, très calme. Le
souk (marché) du petit village à proximité nous a permis de nous
ravitailler en fruits et légumes de saison : carottes, tomates,
poivrons, concombres aubergines, zucchinis, grosses fèves, patates,
oranges, pommes, bananes et même fraises ! Le
poisson frais est évidemment aussi facile à trouver de même que la
viande de poulet, bœuf et mouton. Quant au porc, nous avions fait
nos provisions en Espagne avant de partir, pays musulman oblige...
Nous avons donc longé la
côte au sud d'Agadir sur 200 km pendant une semaine en nous arrêtant
ici et là et en explorant les environs en moto : Sidi
Ouassai, Aglou, Sidi Ifni et
Tiznit furent nos étapes. Ce que nous en retenons? De belles
plages, plusieurs sauvages mais aussi de belles falaises, des
criques, des maisons troglodytes de pêcheurs et un paysage de plus
en plus aride et désertique.
Paysage le long de la côte près de Sidi Ifni |
C'est au sud de Sidi
Ifni, qu'on se paie une longue balade en moto et qu'on commence à
s'intéresser aux cactus marocains ! Autant le long de la côte qu'à
l'intérieur des terres (plutôt un désert de roches), de beaux
cactus de forme «raquette» et dépourvus d'épines poussent à
l'état sauvage mais, à notre grande surprise, on s'aperçoit qu'il
y en aussi plusieurs plantés en rang, comme des arbres fruitiers !
De plus, nous croisons des camions plein de «raquettes» coupées...
voilà notre curiosité piquée (ben oui, ce sont quand même des
cactus), nous commençons donc notre enquête... Voici ce que nous
avons appris de la part des marocains interrogés, le tout complété
par Wikipedia...
Cactus raquettes ou Figuiers de Barbarie |
La plantation de ces
cactus est encouragée par le gouvernement marocain car il semble
qu'ils étaient en voie d'extinction dans la région. La famille des
cactus se présente en un large éventail de formes et de tailles.
Celui qui nous intéresse se présente sous forme de raquettes. Ces
raquettes, plus scientifiquement appelées «cladodes», sont en fait
les rameaux aplatis de la plante, les feuilles elles-mêmes ayant
dégénéré en épines (certaines variétés n'ont pas d'épines).
Communément appelés «Figuier de Barbarie», nos cactus raquettes
sont originaires du Mexique et ont été importés en Europe par un
dénommé Colomb au 15e siècle. Le fruit ou figue de Barbarie est
une baie charnue qui pousse sur le pourtour des raquettes terminales
et qui peut atteindre 400 gr. Jaune, rouge ou blanc, le fruit est
gorgé de graines et d'un jus légèrement sucré. Nous savions déjà
qu'on pouvait manger les fruits de ces cactus mais nous ignorions que
les jeunes raquettes peuvent aussi servir de fourrage pour les
animaux et même de légume au Mexique. Les fruits autant que les
raquettes sont gorgés de vitamine C, minéraux et anti-oxydants d'où
l'intérêt à les cultiver et à les récolter. Outre pour
l'alimentation humaine et animale, l'homme utilise le Figuier de
Barbarie à plusieurs autres fins : formation de haies
défensives et de barrières coupe feux, lutte contre l'érosion en
agriculture, usage thérapeutique (antidiarrhéique), cosmétique
(crème cicatrisante et anti-âge), ornemental et industriel
(colorant). Il paraît même qu'en Sicile, on fabrique une liqueur
avec les fruits, le «Ficodi»... si jamais vous passez par là, vous
nous en donnerez des nouvelles ! Fin de l'enquête sur les cactus
raquettes du Maroc !